Road Trip Iran, mosaïque culturelle


A chaque fois que je m’atèle à la rédaction d’un article, je me dis "Par où je commence ??" Le job est encore plus grand quand il s’agit de parler de l’Iran. Il y a tant à dire, à raconter… pour ce qui est de l’histoire énorme de ce pays et de sa politique, je vous renvoie vers le site Wikipédia, vous y trouverez des réponses. Ici nous relaterons notre expérience, notre ressenti sur un mois et demi de road trip, lequel soyez averti, n’est pas forcément représentatif 😉

Cela m’amène à partager une réflexion personnelle concernant les retours des voyageurs. Un pays c’est un incontestablement un tout, c’est entre autres de l’Histoire, de la géographie, de la politique, des habitants, des traditions, des blessures, des fiertés etc. Les avis et impressions des autres voyageurs, nous les lisons, nous les écoutons, mais nous savons pertinemment que notre expérience sera différente, chacun voyageant à sa manière et avec sa vision du monde. Nous essayons au maximum de franchir la frontière sans idée préconçues. C’est réducteur de prétendre connaître un pays parce que nous y avons effectué un ou plusieurs séjours, c’est très subjectif et pas représentatif. Bref, si vous avez en tête une destination, renseignez-vous si vous voulez, mais laissez aussi place à la surprise et à la découverte. Ne partez pas avec des idées tenaces qui ne vous appartiennent pas, vous vous ferez les vôtres, c’est là que la magie du voyage commence.

L’Iran fait partie de ces pays pour lesquels il y a bien trop de préjugés. Nous avons constaté que si l’on disait « On se rend en Iran », la réaction n’était pas la même que si l’on disait « On se rend en Perse » (En soit ça n’a pas de sens de dire ça, je ne me vois pas dire « On va en Gaule » 😅) La civilisation antique faisant oublier la civilisation moderne… et nous avions pour réponse, « Ah oui, c’est vrai, la Perse c’est là-bas »… Intéressant! En général, les connaissances sur l’Iran sont très vagues et c’est bien dommage!

Revenons-en à notre road trip, dont voici l’itinéraire détaillé 😊

(Pour rappel, nous sommes arrivés de la Turquie.)

Kapikoy

Passage de frontière à Kapikoy, poste de frontière en construction, c’est un peu le bazar, mais ça fonctionne, à peine 1h plus tard, nous voici en Iran. Là, première surprise, on s’attendait à passer tout plein de check point armés jusqu’aux dents, que nenni! En tout cas, au moment où nous sommes passés, la zone frontalière était beaucoup moins militarisée que du côté turc. L’ambiance nous semble même détendue, il fait beau, les voitures nous klaxonnent pour nous dire bonjour, les chèvres pâturent tranquillement sur les bas-côtés, on roule au fond d’une jolie vallée, on est contents ! 

Tabriz

Ville bouillonnante ! Conduire en Iran c’est très sportif ! On sent que l’on se rapproche de l’Inde. Le grand bazar est magnifique, la mosquée bleue du XVème est touchante, avec son grand âge elle garde des cicatrices de son histoire. En 1779 un tremblement de terre effondre totalement la mosquée, elle reste ainsi en ruines jusqu’en 1973, date à laquelle la campagne de reconstruction a commencé et qui continue de nos jours. Un petit peu plus loin, ce qu’il reste de la citadelle Arg e Ali-Shah du XIIIème force le respect, sa construction en briques crues et mortier de boue grasse en fait un édifice qui a su résister aux boulets de canons. Début XXème, elle devient un symbole de résistance durant la révolution constitutionnelle, pendant laquelle les américains basés à Tabriz sont venus en aide aux révolutionnaires iranien alors bombardés par les russes.

Nos nuits se font dans un parc, comme on en trouve beaucoup en Iran, un espace vert, avec de l’eau, des toilettes et des douches, ouvert à tous et gratuit. On découvrira plus tard que le pique-nique/bbq/camping est très prisé par les iraniens, les municipalités mettent en place ces parcs et c’est parfait pour les voyageurs en van !

    

Kandovan

Village troglodyte encore habité, dit la Cappadoce de l’Iran, il y a en effet un petit air du fait de la présence de maisons taillées dans la roche, mais ça s’arrête là. On sent que c’est très touristique, heureusement nous y sommes en basse saison, nous sommes quasiment les seuls. On se ballade dans le village perché, cela nous donne l’impression d’un retour dans le passé, le village est toujours peuplé, les habitants sont souriants, c’est très beau ! Pour apporter les charges lourdes dans les maisons, les ânes sont utilisés. Pas comme en Turquie, où ils portaient des touristes fainéants dans la vallée Rose…

Lac d’Ourmia

On passera la nuit au bord de ce lac asséché, l’eau est un très gros problème en Iran. On rejoint un spot paumé, très tranquille 😊 Le lendemain matin, au moment de partir, trois véhicules de l’armé arrivent, un militaire intrigué, parlant à peu près anglais, nous demande ce que nous faisons ici, on lui répond que nous avons dormi ici et que nous repartons. De toute évidence ça les arrange que l’on s’en aille, il était embêté de nous faire comprendre que nous aurions du partir si nous avions voulu rester. La frontière avec l’Irak est juste de l’autre côté du lac, on comprend que pour eux avoir des touristes dans ce coin perdu, ça ne va pas ! Mais on titille leur curiosité, après quelques questions sur notre voyage, des photos avec nous et du camion, on s’en va. On est agréablement surpris par ce premier contact, plutôt sympathique avec des militaires, qui s’avéreront appartenir aux gardiens de la révolution islamique, appelés aussi Pâsdârân. Nous avons reconnu leur insigne au centre duquel un bras brandit une kalachnikov.😨  Ils ne sont pas vraiment réputés pour faire dans la dentelle, d’autre voyageurs ont eu affaire à eux, et ça s’est moins bien passé, ça dépend de beaucoup de facteurs, impossible de généraliser.

 

Les montagnes colorées

Sur la route entre Tabriz et Téhéran, paysage rocailleux et désertique, comportant de très belles stratigraphies de couleurs.

  

Soltaniyeh

On fait un rapide saut pour voir le mausolée de Olijeitu datant du XIVème.

Téhéran

La capitale est pleine de vie ! La circulation est dense, on se gare dans une impasse donnant sur un parc, et nous n’en bougerons pas pendant tout notre séjour ici, soit 10 jours.  Nous n’aimons pas les villes, nous sommes venus jusqu’ici pour demander le visa pakistanais, qui nous sera refusé, et le visa indien, qui nous sera délivré en huit jours. En attendant, on visite.



La résidence officielle de la dynastie royale des Qajar, le palais de Golestan, ou palace des fleurs, est impressionnante, parfois un peu kitsch, mais pas moins superbe. Les parties les plus anciennes datent du XVIème, la construction et rénovation s’est étalé sur plusieurs siècles. Le parc du palais abrite même des perroquets, qui côtoient des corbeaux, drôle de mélange !

 

A deux pas du palais nous trouvons le Grand Bazar, on y mange d’excellents -et pas chers- plats typiques au restaurant Gozlem, puis on se perd dans les méandres du bazar. Il est immense !

On passera aussi voir l’ancienne tristement célèbre ambassade américaine, en effet, en 1979 des étudiants activistes de la révolution iranienne ont pris en otage pendant 444jours des membres de l’ambassade. La raison ?  une goutte d’eau qui a fait déborder le vase :  le Shah d’Iran alors en exil est accueilli sur le sol américain alors que les révolutionnaires le réclame pour qu’il soit jugé. Ce fait historique marque le point de rupture des relations diplomatiques entre l’Iran et les États-Unis, s’en suivra des pressions et embargos économiques. On ressort globalement déçu de cette visite, très peu d’explications et peu de choses à voir (le bâtiment est en travaux). Le mur d’enceinte de l’ancienne ambassade comporte des peintures illustrant un point de vue certain du gouvernement iranien sur les Etats-Unis. Si ces peintures sont là, c’est qu’elles concordent avec l’avis du régime iranien, la censure étant de rigueur.

    

Petit aparté, l’Iran est un pays où  nous avons clairement senti une division entre le peuple et le gouvernement. De toutes les personnes iraniennes que nous avons pu croisées, aucunes n’étaient pro-régime. Que ce soit le chauffeur de taxi qui a peine montés dans son véhicule nous désigne une image des chefs religieux (ils sont affichés partout) puis mime de la main un couteau qui passe sous la gorge. Ou bien cette jeune femme dont la famille a tout perdus dans la guerre avec l’Irak ou celle-ci dont des proches ont été exécutés sur dénonciation, et tant d’autres avec qui nous avons pu échanger sur le sujet, tous ne veulent plus de ce gouvernement, on comprend très vite que le torchon brûle!
Il y a comme deux vies, la vie publique et la vie privée. En public, on ne fait pas de vagues, ça peut coûter très très cher, à la maison, les critiques sont sévères. Nous avons trouvé les iraniens très malins pour contourner les lois tout en étant toléré, à nos yeux c’est une forme de résistance.

Téhéran est une capitale en construction perpétuelle, située au pied des montagnes, la vie moderne apporte son lot de pollution, et ça se voit. En partant au sommet du Mont Tochal, nous dominions la ville, impossible pour autant de la voir, cachée sous un nuage gris. Autre surprise de l’Iran, des pistes de ski, nous étions juste montés pour admirer les montagnes enneigées, et oui ! Il y a bien de la vraie bonne neige en Iran ! Corentin était un peu frustré du coup de ne pas pouvoir chausser des skis. 🙁

  

La capitale comporte de nombreux parcs, c’est très agréable, on sent d’ailleurs un réel intérêt porté à ceux-ci, la splendeur des jardins d’orients n’est pas une légende, il y a une vraie sensibilité pour les espaces verts. Ils sont nombreux, super entretenus, les variétés d’arbres et de fleurs sont multiples, avec du persistant pour l’hiver, par exemple des choux colorés, surprenant mais très jolis !

   

Kashan

Aux portes du désert ! Ville calme, avec des très jolies ruelles bordées de maisons en pisé, la mosquée est aussi très belle ! La ville est connue pour ses maisons patriciennes "abbasian", le tarif nous a paru un peu excessif, on s’est abstenu. Autre célébrité de la ville, l’eau de rose, dont on peut voir sa distillation au moyen d’alambics traditionnels.

 

Abyaneh

Village vieux de 2500 ans, beau, mais bien trop "dysneylandisé" selon nous.  On déambule dans les ruelles étroites, ici les voiles portent des voiles blancs au motif fleuris, très colorés, c’est très joli. Il y a beaucoup de boutiques pour touristes, trop, cela gâche l’âme du village.

 

Ispahan

Une des plus belles cités de l’Iran, avec son incontournable place de l’imam Naqsh-e Jahan à voir de jour comme de nuit. C’est beau, clinquant, un peu trop pour nous, mais on reconnait que ça en jette ! La place est flanquée de deux belles mosquée, Masjed-e Shah et Masjed-e Cheikh Lotfollah, Marie préfère cette dernière, plus petite et comportant de beaux carreaux de faïence bleu et turquoise, typique d’Ispahan. Le palais Kakh-e Ali Qapu trône sur cette place avec sa terrasse superbe surélevée et plus loin des portiques permettent d’accéder directement au Bazar-e Bozorg. Le pont Si-o-Seh Pol avec ses 33 arches est assez beau, mais un peu esseulé sans l’eau de la rivière, comme dit plus haut, les lacs et rivières à sec sont courants en Iran, et c’est un vrai problème.

 
 

Désert de Dasht-e-Kavir

Le coup de cœur ! ❤ Enfin au calme, on passera quelques jours ici, à se balader dans les dunes, on se rendra aussi au lac salé voisin, c’est très impressionnant de rouler dans ce paysage !  Les renards passeront farouchement autour de nous à la nuit tombée, on apercevra leurs yeux, lorgnant sans doute sur nos patates cuisant au feu de bois. 

    

Caravane sérail de Khargushi

En repartant du désert pour rejoindre la ville de Yazd, nous faisons un arrêt d’une nuit dans cette caravane sérail du XVIe, abandonnée, servant désormais de refuge pour les bergers. Certainement un des endroits les plus insolite et enchanteur où nous ayons dormi !

 

Yazd

La vieille ville est magnifique, les ruelles en torchis avec de belles maisons aux toits en terrasse. Les nombreux capteurs de vent, badgirs, ancêtre de la clim, embellissent la vue. Nous découvrons un très joli restaurant végétarien en terrasse justement, laquelle nous offre une superbe vue sur la vieille Yazd.
La mosquée Jameh, le complexe Amir Chakhmaq et le réservoir d’eau valent le coup d’œil. Le réservoir est devenu une maison de force, nous assisterons à un entrainement de varzesh-e pahlavani, qui mêle force et équilibre. L’entrainement regroupe des jeunes et moins jeunes, faisant des pompes au tour sur soi-même, le tout au son des tambours et chants pendant plus d’une heure, balèze les gars ! (Pendant que nous, on se voit offrir le thé et des gâteaux 😋)

  
  

Les sites zoroastriens

Yazd accueille la plus vaste communauté zoroastrienne d’Iran. En sortie de ville, nous passons voir les tours du silence, dodgah, signifiant littéralement : Cour de justice divine, le nom rappelant étrangement le jugement dernier...

Tout d’abord petit rappel, les iraniens sont de nos jours majoritairement musulman, pour autant ils ne sont pas arabes, ils descendent des Perses, eux même descendants de peuples d’Asie. Ils ont été envahis par les arabes venus d’Arabie au VIIème, lesquels ont apporté l’islam. Ne dite pas à des iraniens qu’ils sont arabes, ils n’apprécient pas vraiment. Donc avant l’islam, les perses/iraniens avaient le zoroastrisme pour religion.

Les rites funéraires du zoroastrisme sont un peu particuliers. En effet, il y a différente façon d’écarter le corps d’un défunt de la zone d’habitation, la raison principale est celle de l’hygiène. Cela peut être par la mise en terre, par le feu ou alors comme ici "par le ciel". Pour cela, en dehors des villes, sur des collines, des tours cylindriques étaient construites.

Lors d’un décès, le corps était emporté par sa famille et ses proches dans une chambre situé à l’extérieure du village. Le corps était lavé, enveloppé et son identité est ajoutée au registre. De là, le défunt est emmené au sommet de la tour du silence par un homme, appelé nesasalars, et dont lui seul a l’accès, pour éviter les risques de propagation de maladies. Fatalement, l’espérance de vie des nesasalars était plutôt courte. Le corps était déposé au sol, à l’air libre, les vautours se chargeant de faire disparaître les chairs. Une fois ce nettoyage fait, le nesasalars collectait les os et les déposait dans le ostoodan, consistant en un puits (toujours au sommet de la tour) et versait un liquide, le tizab, fait de citron et de souffre dans le but de décomposer les os. Plus tard, une fois réduit en poudre, les os étaient emmenés par le ruissellement des eaux de pluie vers les puits creusés en contrebas. Les zoroastriens considéraient que la mort n’est pas la fin de la vie, c’est le début d’un nouveau bonheur. 

Cette tradition de "désagrégation par le ciel" s’explique par différentes raisons à la fois religieuses, historiques et sanitaires.
  • Religieuse : dans le zoroastrisme, il est extrêmement important de respecter l’environnement et les quatre éléments. L’inhumation par le ciel est basée là-dessus, on retrouve l’eau qui emmène les os réduit en poudre vers des puits filtrants. Déposer le défunt sous terre rendrait la zone sacrée et donc inutilisable, il est d’ailleurs interdit de construire autour des tours du silence. L’air, une des causes principales de décès était les maladies, dont les virus se propagent via des particules infectieuses dans l’air. Une grande partie de ces maladies étaient détruites par une enzyme existant dans la salive des vautours. Le feu, brûler le corps est simplement considéré comme inapproprié.
  • Historique : des hypothèses prétendent que les ancêtres des iraniens seraient des aryens ayant migré des zones froides de Sibérie. Dont les rites funéraires consistaient à porter les corps au sommet des montagnes, car impossible de creuser de tombe, la tradition aurait perduré après leur migration.
  • Sanitaires : selon le zoroastrisme en cas d’épidémies ou de guerre, avec un grand nombre de corps à traiter, les enterrer tous c’est un défi, les enzymes des vautours permettaient d’enrayer rapidement une épidémie ou le risque d’infection.

Les informations délivrées ici sont issus des panneaux explicatifs présents sur le site. Pour nous, la raison sanitaire nous semble la plus plausible pour expliquer ces rites funéraires et cela nous rappelle beaucoup ceux pratiqués par les bouddhistes.

 

Persepolis

Enfin ! La cité mythique de l’empire perse du temps des achéménides datant du VIème avant ! Le site représente le complexe palatin du roi et des hauts dignitaires, la ville se trouvant autour a complètement disparue. Le site est extraordinaire pour qui aime les vieilles pierres. La visite s’est faite sans guide, simplement avec les infos du guide papier et d’autres trouvées sur internet, en complément du casque de réalité virtuelle. C’est top pour s’imaginer la splendeur d’antan. On a beaucoup aimé ! 
Nous avons réalisé une vidéo lors de notre visite:

 

Shiraz

La ville des jardins, certainement magnifiques, mais tous payants ! On fait un saut à la vieille citadelle et au bazar, le lendemain matin, avant que le soleil ne soit trop haut nous filons à la mosquée Rose. Cette mosquée est de taille modeste, les motifs sont très fins et dans les tons rose, la salle prière est célèbre pour ses jeux de couleurs dus aux vitraux. Les lumières sont magnifiques, c’est une explosion de couleurs ! La cour intérieure avec le bassin dans lequel la mosquée se reflète est très jolie, dans l’angle nous découvrons une boutique proposant des objets souvenirs, pas donnés, mais de qualités. Nous achetons ici des tapis persans faits main, version réduite, étant donné le prix. Ces tapis nous servent de dessous de verres. 😎

   
 

Après Shiraz, l’objectif est de rallier l’île de Qeshm, direction plein sud donc pour rejoindre la côte, il commence à faire frais, et la mer nous manque. C’est parti pour une traversée de montagnes arides, en effet l’Iran comporte un relief sacrément montagneux, et assez désertique. Cependant, on aperçoit des troupeaux de chèvres et beaucoup, beaucoup de ruches. C’est d’ailleurs près d’elles que nous passerons une nuit, après une succession de cols, nous nous arrêtons à un spot IOverlander, avec une vue superbe. Nous apercevons des apiculteurs, on décide d’aller les voir, nous n’avons plus de miel. Nous rencontrons donc Moussa et Jamshid, le propriétaire de ces 700 ruches. Ils nous font comprendre qu’ils n’ont pas de miel ici, et nous proposent du thé et des fruits secs, récoltés par Jamshid lui-même. Aucun des deux ne parlent vraiment anglais, et google traduction fait des siennes, nous passons tout de même un bon moment en leur compagnie, ils veulent à tout prix que nous rapprochions le camion de leur campement. Nous déclinons poliment l’offre, et repartons dans nos pénates.

  

Le lendemain, on profite enfin du bord de mer et de la chaleur vers Kangan, où la côte est parsemée de cheminées de raffineries de pétrole, c’est très impressionnant, et pas très beau.
Plus loin on s`étonne de voir des constructions coniques, un peu partout, sans logique apparente, on s’arrête pour voir de quoi il s’agit, ce sont des réservoirs ! Comme quoi il y a de l’eau dans le coin, même si c’est loin d’être franchement vert. Étape rapide à Bandar-e-Lengeh (Bandar = port), joli petit port et front de mer typique. On rejoint le ferry pour prendre le ferry pour l’île de Qeshm.

Île de Qeshm

Accessible uniquement par ferry : Après un passage aux douanes, même si nous restons en Iran, Qeshm est une zone franche avec un statut particulier, et nécessite un contrôle des papiers du véhicule. Tout est ok, on paie les tickets, on embarque et zou environ 10 minutes plus tard on est sur l’Île.  

L’ambiance sur l’île est particulièrement détendue et les gens sont extrêmement gentils. A l’est de l`île se trouve la ville de Qeshm, agréable, moderne, la conduite est moins imprévisible que sur le continent! On longe les chantiers navals construisant les boutres typiques du golfe, dits "lenges". On fait le plein de vivres et on repart.

La plupart des routes sont en réalité des pistes, certaines très sportives, un soir à deux doigts de rebrousser chemin face à la difficulté de la piste, nous trouverons tout de même le calme au bord d’une crique sauvage, nous offrant un superbe coucher de soleil. La géologie et la biodiversité de l’île de Qeshm sont époustouflants, des roches saillantes sortent de terre, plus loin se trouvent des canyons, des grottes de sel et même de la mangrove !
Au niveau de la faune, nous avons observés des renards des sables, des tortues (au loin), des dromadaires très à leur aise dans ce paysage aride et bien sur au large les dauphins !
En compagnie de nos amis les Aventuracinq, nous sommes partis à la rencontre des dauphins, en bateau, direction l’îlot de Hengam. Les cétacés sont au rendez-vous ! Ils sont nombreux, certains sautent devant nous, c’est waouh !!  Très bon souvenir ! Cependant mitigé, car nous étions une dizaine de bateaux sur les spot des dauphins, s’approchant vraiment très près d’eux, autant dire que niveau éthique, c’est nul.

Au retour, on fera un arrêt sur Hengam pour un mini casse-croute typique de la région, des samoussas. Notre capitaine de bateau, Abdoul endosse le rôle de musicien, la paillote, la plage, les dauphins encore en tête, la musique, tout ça fait que l’ambiance est plutôt chouette.

   
   

Le village de Laft est particulièrement beau à voir lors du coucher du soleil, depuis le port, les silhouettes des boutres en bois donnent une ambiance encore plus poétique et font rêver à des aventures marines. On retrouve aussi les tours de ventilations, les badgirs, pleines de charmes également.

Au-delà des particularités géologiques de l’île, Qeshm, regroupe la plus grande communauté arabe du pays, les bandaris. Les femmes de cette communauté sont réputées pour leur art appelé, golabtoun douzi, cela consiste essentiellement en des ouvrages de couture avec des motifs colorés, avec sequins et passepoils. Depuis 2003, un groupe de femmes a bénéficié de subvention des Nations Unies et de l’organisation Avaye Tabiate Paydar Institute. Cela a donné naissance au projet Art for Conservation, consistant en une production artisanale vendue aux touristes. Les recettes sont partagées entre les femmes et les programmes de conservation. L’ouverture de plusieurs boutiques est le résultat du succès de ce projet, de plus les femmes gagnent en indépendance financière.

 
 

Les femmes bandaris, sont également réputées pour le port d’un masque particulièrement travaillé ainsi que des voiles colorés. Le masque, signe religieux, est aussi porté pour protéger du soleil et du sable. On le retrouve aussi aux Émirats Arabes Unis et en Oman. A Qeshm, le masque en forme de moustache aurait eu un rôle dissuasif pour les envahisseurs, notamment les portugais, les femmes soldats portant ce "masque-moustache", ressemblaient d’avantage a des hommes de loin, donc plus impressionnantes. Difficile de savoir avec précisons les origines de cette tradition, néanmoins c’est un bel objet dont l’usage par les femmes de nos jours, ne laisse pas indifférent.


L’île de Qeshm est la dernière étape digne de ce nom en Iran, elle clôture un beau et très marquant voyage.

Bandar Abbas

Pour nous pas de tourisme a proprement dit par ici. Nous rejoignons d’autres voyageurs, et c’est en convoi de 4 véhicules que nous nous dirigeons vers la porte de sortie.  Après un ravitaillement en fruits et légumes, une journée au port comprenant des démarches, des papiers, des négociations, des thés avalés, du retard, tout le monde embarque sur le ferry en direction des Emirats Arabes Unis. Kho-daa haa-fez Iran !

  

Ça y est vous venez de traverser l’Iran depuis le nord-ouest vers le centre jusqu’au golfe persique, c’est un pays immense, notre parcours, tout comme en Turquie par exemple, ne représente qu’une petite partie. Le Kurdistan, les abords de la mer Caspienne, le dessert de Lut, la citadelle de Bam, bref l’Iran, de par sa mosaïque culturelle a de quoi combler de nombreux voyages.

La gastronomie iranienne

Parlons peu, parlons bien : on s’est fait plaisir !!  Notre régime végétarien nous limitant, nous avons malgré tout fait de belles découvertes, telles que les spécialités à base d’aubergines grillées, le kashk-e badenjam avec du petit lait et des herbes ou alors le mirza ghasemi avec des tomates. 
Les ragoûts, dit khoresht, plein de saveurs, aromatisés avec des herbes et des citrons secs que l’on trouve partout et toujours accompagné de riz, dit  polo. Mais alors quel riz ! On n’en a jamais mangé du aussi bon, léger, goûteux, et toujours en portion généreuse !
Le safran est bien sûr très présent dans la cuisine iranienne, il est d’ailleurs à prix abordable, pas comme en France. Nous avons pu en acheter auprès d’une amie, elle-même connaissant une productrice de safran, tout bio, pour 5euros les 25 grammes….
Pour les becs sucrés comme Marie, il y a là aussi ce qu’il faut, on a flashé sur les biscuits en forme de boules à la cardamone, et des tas d’autres douceurs telles que les loukoums bien souvent aromatisés à l’eau de rose, le halva, surtout celui fait maison par Shabnam, les céréales soufflées (genre Smacks) et la grande découverte, toujours grâce à Shabnam, les citrons doux ! Cela ressemble à un citron classique, avec la peau plus fine et plus lisse. On taille un trou a une extrémité, on le porte à sa bouche et on aspire le jus en le pressant, c’est frais, doux et très désaltérant. On songe a en cultiver un d’une manière ou d’une autre plus tard, quand on pourra pour notre consommation perso!

En bon français, on est des adeptes de pain, en fait c’est plus une histoire de goût que de nationalité| Bref le pain en Iran, ça peut en décontenancer plus d’un. Suffit de tomber sur le bon, et il est super bon ! Le "pain cailloux", dont la pâte crue étalée est déposée dans le four a pain sur du petit gravier, à la sortie du four, on passe la main pour enlever les cailloux restants, les iraniens vont diront toujours de vérifier sinon vous risquez de vous casser une dent ! On adore celui-ci ! Par contre, on est tombé sur des pains très fins, gaufré ou avec des bulles, extrêmement friable et peu goûteux selon nous, on a pas toujours pas compris comment il est consommé tellement il est fragile. 🤔

Au niveau de la faune

Nous avons croisé la route de chats des rues à Téhéran, une petite minette nous aura particulièrement marquée. En collaboration avec une jeune femme du voisinage, Fatemeh (nous sommes restés 10 jours au même endroit) nous essayions d’attraper un chaton, abandonné, frigorifié, miaulant de désespoir toute la nuit et très apeuré. Corentin fini par la capturer en l’appâtant avec de la nourriture, on la met dans le camion, une cage de transport nous est apportée, au moment de la mettre dans cette boite, elle s’enfuit se cacher dans le tableau de bord…
Nous avons quitté le véhicule en lui laissant de la nourriture pour qu’elle en ressorte, mais a notre retour, elle n’avait pas bougé. On en conclut qu’étant donné son miaulement plaintif et répétitif, elle est bloquée… On s’atèle donc à démonter le tableau de bord, à nous les tournevis, et on retire des tas de vis, c’est fou ce qu’il y a comme vis là-dedans ! A force d’en enlever, on finit par apercevoir la petite bête, elle bien coincé dans un boyau derrière le compteur, impossible pour elle d’en ressortir par l’avant, ni faire demi-tour, reculer ce serait possible, a condition qu’elle le comprenne et qu’elle coopère, ce qui n’est pas du tout le cas, là c’est la peur qui la contrôle. On finit par arriver a la faire reculer en la poussant avec une spatule en bois, elle descend plus bas, Corentin munis de gros gants en cuir, tend le bras et l’attrape, elle se débat, une vraie tigresse.
Pfiou, qu’est-ce que l’on ne ferait pas pour nos amis les animaux ! Après une après-midi de démontage, voilà la minette dans sa cage de transport, nous on remonte le puzzle. 🙄 Cette minette a été emmené dans une maison au chaud et avec de la nourriture, tout est bien qui finit bien ! Les chiens vagabonds sont bien moins présent qu’en Turquie ou en Grèce, on en croise quelques-uns à Persépolis, ils vivent en bande et complètement tolérés par les gardiens.

Pour ce qui est des animaux sauvages, sur l’île de Qeshm, les dauphins resteront un beau souvenir, même si l’excursion était discutable du fait de l’envahissement sur leur zone par des bateaux remplis de touristes. Les tortues sont également visibles, assez discrètes. Les silhouettes nonchalantes des dromadaires auront animé nos trajets, nous avons même eu la chance d'approcher un bébé dromadaire de 3 semaines, tout doux et si mignon! 😍 Vu également, aussi bien dans le désert que sur l’île, des renards tout en élégance filant au coucher du soleil.  

Petites choses de le vie quotidienne

Pour Marie, comme pour toute autre femme, le port du voile, ou bonnet, est obligatoire.  Il faisait frais au nord, ça tombait bien pour le bonnet, bien plus pratique pour les novices.  Également une tenue couvrant les fesses, une seule fois Marie avait les fesses « à l’air » (à savoir pas recouverte par un long manteau) une dame toute de noir vêtue lui a dit avec un grand sourire qu’il est préférable de mettre quelque chose de long en Iran. Elle devait faire partie de ces femmes qui considèrent que mettre un hijab apporte une tranquillité et sécurité vis-à-vis des hommes. Chacun son point de vue, nous avons a eu le sentiment que cette remarque partait d’un bon sentiment. 

Le taarof, c’est une habitude courtoise qui consiste à refuser 3 fois une offre, avant de dire oui…c’est pas toujours simple à saisir, mais on s’y fait, en gros ne jamais dire oui tout de suite et toujours insister .

Les dos d’ânes, oui, oui, cela mérite que l’on en parle ! Ils sont très, très nombreux, nous étions pourtant prévenus, pas toujours signalisés et sacrément bossus ! Assez fatiguant à la longue et parfois dangereux. 

On ne nous a jamais autant demandé si nous étions mariés… on s’est unis juste avant de partir, ça tombe bien ! On dirait qu’un couple en union libre, bah y a comme un truc qui cloche  ^^ Un soir, un militaire a toqué au camion alors que nous regardions un film, tout était éteint, Corentin va ouvrir. Le militaire demande d’où il vient, Corentin répond, le soldat demande combien on est, Corentin ajoute que sa femme est ici, et lui propose d’emblée de lui montrer nos passeports, il a refusé et est reparti. En bref, un mec seul qui voyage avec son véhicule, c’est plus suspicieux, on le savait déjà, mais on a eu la confirmation.

Iran pratique

En Iran il est impossible pour l’heure d’utiliser des cartes Visa et Mastercard, c’est des groupes américains, et à cause des sanctions, c’est bloqué. Du coup, il faut prévoir suffisamment de cash pour en changer sur place. Pas de soucis, c’est sécuritaire, on peut se balader sans aucun problème avec une liasse de billet sur soi.

Au niveau du téléphone, les cartes SIM vendues aux touristes limitent l’usage de votre portable. C’est-à-dire que si votre tel n’est pas enregistré, ou mal, même si vous avez une carte SIM de 3 mois, au bout de 30 jours d’utilisation votre tél sera bloqué, il faudra utiliser un autre tél pour vous servir de la carte SIM.

Pour ceux qui voyagent avec leur propre véhicule, trouver du diesel, c’est tout un programme ! Tout d’abord, le diesel n’est disponible que pour les camions, les conducteurs des camions disposent d’une carte pour s’en procurer, car l’achat du diesel est subventionné par le gouvernement. Donc en tant que touristes, pas de carte, pas de diesel. Comment faire ? Il faut se rendre à une station pour camions, en dehors des villes le plus souvent, et demander à un conducteur de camion de passer la carte pour vous. Ça peut prendre du temps, mais étant donné la gentillesse des iraniens et le prix du diesel, on s’accommode du contre-temps.   

Dans les grandes villes, vu la circulation dense et la conduite sportive des iraniens, on a vite opté pour la solution de garer le véhicule au bivouac et de se déplacer en taxi. Pour trouver un chauffeur l’application Snapp est vraiment top, basée sur le principe de Uber, pas d’entourloupe et super économique.

Budget

Actuellement, voyager en Iran pour nous européens, c’est très intéressant. Le taux du rial iranien est (malheureusement pour eux) très bas. On a pu en profiter pour aller manger aux restaurants très souvent, et les courses n’étaient pas chères. Les entrées des musées et sites, sont très bon marché également, de quoi faire le plein de visites et de culture sans frustration.  😊 On nous a souvent dit d’en profiter pour s’offrir un tapis persan. Le prix est, partait-il intéressant, mais alors on le met où dans le camion ? Blague à part, un vrai tapis traditionnel, ça reste hors budget pour nous, mais on reconnait qu’ils sont magnifiques ! Les bazars regorgent de tapis de toutes tailles, de toutes les couleurs et matières, c’est beau !

Spots de rêve pour bivouaquer

Nous avons rêvé dans des lieux magiques, tout particulièrement dans le désert de Dasht-e Kavir, au pied de la grande dune, dans un fabuleux silence. Un petit peu plus loin, au bord d’une piste, nous resterons une nuit dans une caravane sérail abandonnée du XVIème siècle. Le bâtiment sert désormais d’abris pour les bergers de la région. On se laisse aller à imaginer la vie du temps des caravanes, de la route de la soie et de Marco Polo. C’est un lieu qui a du vécu et qui doit avoir des choses à raconter. ^^ Enfin les bivouacs sur l’île de Qeshm étaient synonymes de criques sauvages, pour notre plus grand plaisir.

 

Les rencontres sur notre chemin

Elles furent nombreuses et riches en souvenir, les iraniens étant particulièrement hospitaliers et généreux. Parmi les contacts furtifs, on a eu un nombre incalculable de coup de klaxon (sympathique) pour nous saluer, de pouces en l’air de la part des conducteurs, de sourires et de salutations quand nous étions en train de rouler en plus des « Welcome in Iran » dans la rue et les commerces.

A Téhéran, dans la salle d’attente de l’ambassade du Pakistan, nous avons fait la connaissance de Ahmad et Mateo. Mateo voyage à moto depuis l’Italie vers l’inde, et Ahmad lors d’un échange sur un forum d’information sur l’Iran, a proposé de l’héberger quelques jours chez lui lors de son passage à Téhéran. Ahmad, nous invita également à son domicile a plusieurs reprises pour boire le thé et partager un repas. Ce fut là l’occasion de s’initier à la préparation de plats typiques et de discuter ouvertement sur l’Iran et le voyage de manière générale. La femme de Ahmad est journaliste, ne pouvant exercer dans son pays d’origine et pour un meilleur niveau de vie, elle réside en Espagne avec leur fille. Ahmad enseigne le tourisme à l'université, il connait bien l’Espagne, mais aussi la France, il a marché sur le chemin de St Jacques, il en garde d’excellents souvenirs, les rencontres ont été nombreuses et chaleureuses. Cela nous réconforte de savoir que lui, qui nous a si bien accueilli, ait lui-même été bien reçu par nos compatriotes. 😊

Un soir, nous recevons un message sur Instagram de Shabnam, elle souhaite nous inviter à son domicile pour partager un repas. Elle est passée au camion, d’autres voyageurs séjournant dans la même rue que nous lui avait parlé de nous. On est très agréablement surpris et touché par ce message, on répond présent bien sûr. On passera la journée chez elle à cuisiner et discuter de tout, mais surtout de voyages, entourée de sa famille et de la famille de Dower, noter voisin de stationnement. Nous avons découvert un peu plus de la culture iranienne, Shabnam et Ali sont d’une grande gentillesse, générosité et ouverture d’esprit.

Fatemeh, la dame aux chats, car elle venait régulièrement prendre nourrir les chats de la rue où nous étions. Notre amour respectif pour les animaux nous a de suite rapprochés, et ce fut là aussi une rencontre très riche. Fatemeh est kurde, son histoire nous a permis d’en savoir plus sur la vie de cette communauté sans-patrie en Iran. Les kurdes en Iran disposent d’une pièce d’Identité spéciale propre à leurs origines. Fatemeh est une femme forte, engagée, suivant ses valeurs et ses intuitions. Elle a nous confié qu’elle voit le port du voile de moins en moins porté et disparaître dans les années a venir, en tout cas sur Téhéran. Nous avons conscience qu’en soit le port du voile n’est pas le point noir majeur des femmes revendiquant plus de droits, cela représente un tout. Ces femmes ont soif de reconnaissance et de liberté d’agir et de penser.  

Sur l’île de Qeshm, nous rencontrons la sœur d’une amie d’un de nos amis, le monde est petit! Mahnaz est venu à notre rencontre accompagnée de sa fille et de sa sœur. Elles vivent à Qeshm ville, et nous assurent que la vie est plus douce ici que sur le continent. Nous partagerons ensemble un petit déjeuner traditionnel iranien, à base de crêpes ultra fines avec du miel et bien sûr l’indispensable thé au lait, aka chai. Ces trois femmes, belles, coquettes, pleines d`énergie et de bonté, nous ont fait vivre un très bon moment. Nous avons le ressenti que même si la condition des femmes en Iran est ce qu’elle est, beaucoup de femmes sont ferme envers les hommes et se moquent d’eux, ce manège est assez drôle à voir. Elles nous ont offert un masque typique portée par les femmes bandaris de l'île.

Dans l’immeuble au pied duquel nous étions stationné à Téhéran, nous faisons la connaissance de Chadi et Babak, lui travaille pour l’ambassade France, ils parlent tous deux le français. Ils nous rendront volontiers plusieurs services, faire une lessive, se brancher le temps de se recharger un peu les batteries et nous discuteront aussi beaucoup des chats de la rue qu’ils nourrissent et qu’ils connaissent bien.

Les rencontres avec les iraniens ont toujours été simples et généreuses. Il nous a été difficile de les remercier à leur juste valeur, on s’est parfois senti embarrassé devant tant de gentillesse, comment leur rendre la pareille ? Nous ne sommes pas habitués à ça, on aurait aimé faire tellement plus pour les remercier. Ce sont le genre de rencontres qui redonnent foi en la bonté humaine, ça fait tellement du bien ! Merci à eux pour tous ces moments de partage!

Au-delà des rencontres avec les locaux, nous avons rencontrés beaucoup de gens de passage comme nous. Tout d’abord nos amis les Aventuracinq, on se croise sur la route depuis notre rencontre en Turquie. On les retrouve par hasard aux portes du désert, puis plus au sud. Nous passerons quelques jours ensemble sur l’île de Qeshm, pour célébrer noël tous ensemble. Nous concernant, nous sommes habituées à passer les fêtes de fin d’années loin de nos proches, mais pour nos amis cela fait tout drôle, et on comprend ce sentiment. Cependant vivre un noël sur la plage,  à se baigner et cuisiner une bûche avec les moyens du bord, c’est autrement mémorable. 😊

Au bureau des visas indiens nous rencontrerons Martin et Adrianna, couple argento-brésilien, ayant étudié les sciences politiques, ils voyagent depuis 3 ans, Ils ont laissé leur van en Géorgie et se déplacent en stop et logent en couchsurfing. Ce sont également des musiciens, piano et ukulele et chant, ils jouent souvent, un peu partout pour le plus grand plaisir des locaux.

A deux reprises, on croisera Morgan et Alex, qui ont entreprit de rejoindre l’inde depuis la France, en moto Transalp. Lors de leur traversée, ils ressentent bien la météo fraiche au nord du pays et les fumées noires des pots d’échappements. 😅 Voyager en moto c’est approcher de très près les locaux, ils se sont fait inviter de très nombreuses fois par les iraniens. Eux ont déjà leurs visas pour le Pakistan, ils filent vers l’est pendant que nous partons au sud.

A Bandar Abbas, un convoi de quatre véhicules est mis en place, supervisé par Christian de « Iran is great », il voyage depuis des années avec sa famille en camion, il connait bien les rouages de l’Iran. Son aide aura été grandement apprécié pour mettre en place le transport par bateau vers les Émirats Arabes Unis. On partagera nos premiers jours à Dubaï tous ensemble. 

Bravo et merci à ceux qui ont lu jusqu’au bout cet article, le plus long jusqu’à présent, c’est dire que ce pays nous en aura fait voir!

Nous retiendrons de l’Iran, que c’est un pays chaleureux, où la routine n’est pas de mise, surtout lorsque l’on voyage en van! Chaque jour apportant son lot de hasard, même pour des choses basiques, comme faire le plein.  C’est un pays souriant, ce qui nous a manqué par la suite. Il y a en Iran comme une énergie frénétique, c’est vivant, enjoué et en même temps détendu, un mélange de sensations surprenantes auxquelles on s’attache vite.
Les iraniens sont adorables et désireux d’en savoir plus sur toi qui vit ailleurs, comment tu vis, et ce que tu penses de leur pays. Sincèrement, on aime beaucoup ce pays, il y a tant à découvrir, à voir, à apprendre.
A bientôt,




Notre vidéo d'Iran

Commentaires

  1. Beau compte-rendu sur votre ressenti pendant ce passage en Iran. On apprend pas mal de choses et vos photos sont splendides. Je continue avec plaisir à vous suivre jour après jour avec beaucoup d’intérêt.

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  2. WOW, Ça me semble surréel votre aventure...
    Je vous lis et je m'estime chanceux d'avoir cette description pas a pas de votre Trip.
    Je sais que ce que vous nous offrez n'est que le 1/100 de ce que vous vivez actuellement, mais ça me suffit empalement pour en apprécier toute la beauté.
    Si la vie est un voyage, vous êtes en vie croyez-moi.
    Merci, par votre faute, j'ai des images plein la tête.

    P.S. La photo du désert ressemble a une photo aérienne prise a 30 000 pieds d'altitude.

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    1. Merci GAG 😉
      En effet ça ne reflète qu'une petite partie de ce que l'on peut vivre... C'est pas possible de tout retranscrire mais on essaye de partager le maximum de ressenti de notre aventure 🤗
      Ravis que ça te plaise et te fasse voyager un peu aussi ☺️

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  3. merci pour ce superbe article, l'Iran faisait partie de notre itinéraire (ma fille et moi partons en septembre pour un road trip de 3 ans …) mais je le subissais comme une étape incontournable notre van ne pouvant pas voler ;-) et maintenant, non seulement je ne crains plus d'y passer mais c'est même devenu une étape à part entière que j 'ai hâte de découvrir … je vais continuer de vous suivre avec grand plaisir

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    1. Merci c'est gentil ! On vous souhaite un bon voyage alors 🤗

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  4. Merci pour ce partage qui m'a donné envie de découvrir et visiter à mon tour ce pays 😍

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